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Les coiffures au XVIIIe siècle

Quand on évoque les styles de coiffures au XVIIIe siècle, on imagine souvent de longues perruques et des coupes de cheveux aux formes extravagantes et démesurées. La caricature de l'époque se fit l'écho de cette mode, en représentant des femmes coiffées, suivies de maçons et de charpentiers pour agrandir les portes par où elles devaient passer. Cette image d'Epinal est-elle vraie ? Nous allons le voir dans cet article.

L'origine de la perruque

Il ne faut pas trop se moquer des femmes du XVIIIe siècle qui entassaient un attirail incommode sur leur tête. En effet, ce sont les hommes qui leur ont montré l'exemple ! Au XVIIe siècle, les hommes aimaient les coiffures sophistiquées. Sous le règne de Louis XIII, les hommes portaient des calottes. Les messieurs au crâne dégarni y joignaient des cheveux postiches pour masquer l’absence de cheveux naturels. Puis, on parvint à faire tenir les cheveux postiches sans calotte, et c'est ainsi que la perruque naquit. Cette invention fut très appréciée à Versailles. En 1656, Louis XIV créa trente-huit charges de barbiers perruquiers à la cour. Elle prospéra rapidement.

En 1673, face à l'engouement général, le Roi-Soleil institua deux cents nouvelles charges de barbiers perruquiers. Jusqu’alors, les rois de France et les gentilshommes se distinguaient des roturiers par leur barbe et par leur moustache. Louis XIV ne gardait qu’un léger filet au-dessous de la lèvre inférieure, mais il décida d'adopter la mode de la perruque, et dès lors, imité par tous les courtisans de Versailles, la perruque devint le signe de la noblesse.

Les perruquiers ne cessèrent dès lors d’imaginer de nouvelles modes pour se rendre plus importants, et faire prospérer leurs affaires. Après avoir inventé la perruque, ils inventèrent la poudre. Louis XIV n'adopta pas cette mode de la poudre sur le visage, qu'il associait peut-être à l'image de la vieillesse. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il consentit à ce qu’on le poudrât un peu, de manière à ne le blanchir que légèrement.

Le tournant du XVIIIe siècle

En revanche, son successeur Louis XV porta dès l’enfance cette poudre que son aïeul avait repoussée. Contrairement aux hommes, les femmes conservèrent longtemps plus de simplicité dans leurs coiffures. Sous Louis XIV, elles ne portaient ni perruque ni poudre, mais à partir du règne de Louis XV, elles se mirent à se poudrer. Côté coiffure, elles gardaient leurs cheveux très bas par devant, afin de bien dévoiler leur front.

Ce n’est qu’à partir de l’avènement de Louis XVI que les coiffures des femmes prirent ces excroissances extravagantes. Dès que cette mode fut établie, elle ne connut plus de bornes et prit des développements toujours plus singuliers. La nomenclature de ces coiffures est elle-même très curieuse. Voici des exemples de noms qu’on leur donnait : le hérisson à quatre boucles, le parterre galant, le pouf à la chancelière, le pouf à droite, le pouf à gauche, le bonnet à fusée, le casque à la Minerve ou à la dragonne, la Phrygienne, la Dauniène, la coiffure au Colisée, à la laitière, à la baigneuse, à la marmotte, à la dormeuse, à la paresseuse, à la paysanne, aux clochettes, aux aigrettes, au fichu, la corbeille, le croissant, la Circassienne, l’Orientale, le bandeau d’amour, le chapeau en berceau d’amour orné de fleurs... Il y avait aussi des coiffures inspirés des événements, comme le chapeau à l’anglaise, à l’américaine, à la Voltaire, à la victoire, des coupes liées aux succès de théâtre, comme la Gabrielle de Vergy, la Cléopâtre, l’Eurydice, le bonnet à la Raucour...

Les coiffures étaient des pyramides de cheveux, garnies de rubans, de fleurs, de fichus, de chapeaux, de bonnets, construits en même temps que la chevelure. C'est seulement la Révolution française, qui, en même temps qu'elle coupa les têtes des nobles fit s'écrouler aussi les coiffures. Et c'en était fini pour toujours de ces coupes étagées...

 

Source : La France Pittoresque