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Mon avis sur la série-événement de Netflix : Les derniers tsars

Les derniers tsars est un docu-série historique sur Netflix qui cartonne secrètement. Comme son nom l'indique, cette oeuvre traite des dernières années de la famille Romanov, celle de l'empereur russe Nicolas II, de sa femme Alexandra Feodorovna et de leurs enfants Olga, Maria, Tatiana, Anastasia et Alexis. Le pitch ? « À l’aube du 20e siècle, la Russie a soif de changements sociaux. Mais le tsar Nicolas II résiste, déclenchant alors une révolution qui sonnera le glas de sa dynastie ». Etant passionnée par l'histoire des Romanov et ayant écrit un livre à leur sujet intitulé Les derniers Romanov, il me tardait de découvrir cette série qui, sur le papier, avait tout pour me plaire. Pourtant, j'ai été déçue. Je vous explique pourquoi.

1. Un format entre le documentaire, la série et la reconstitution qui ne fonctionne pas

Si beaucoup de spectateurs saluent l'originalité du format de ce docu-série, qui entrecoupe le récit par des interventions d'historiens et d'experts, j'ai trouvé qu'il fonctionnait mal. Cela donne un côté haché à la narration, et crée des coupures qui nous font sortir de l'action. La dynamique globale s'en ressent négativement. De plus, les interventions de ces experts n'apportent pas énormément : on préférerait voir les faits qu'ils décrivent plutôt que d'avoir une explication de texte. Et surtout, elles n'évitent même pas les nombreuses erreurs et inexactitudes historiques de cette série (qui sont listées ici). Du coup, j'aurais préféré un format de série plus classique mais plus poignant...

2. Des acteurs ressemblants mais des personnages peu attachants

Si les acteurs choisis pour leur rôle ont une ressemblance frappante avec la personne qu'ils incarnent, il n'en reste pas moins que les principaux protagonistes de cette série ne sont pas très attachants. En particulier, Alix (la tsarine Alexandra Feodorovna) apparaît particulièrement irritante, sèche et froide, alors que c'était avant tout une mère en détresse, une âme désespérée : montrée autrement, elle aurait pu se révéler très touchante. Quant à son époux Nicolas II, il passe pour un homme faible, influençable et dans le déni, ce qui est en partie vrai mais ne résume pas toute la richesse psychologique du personnage, tiraillé, hésitant, désemparé, plein de doutes... Pour moi, la série aurait été plus réussie si elle nous rendait la famille impériale sympathique et attisait notre compassion, ce qui n'est pas tout à fait le cas. Leurs qualités ne sont pas mises en avant. Et les cinq enfants du couple impérial sont à peine survolés, alors que là encore, il y avait matière à faire des scènes très émouvantes, tant les liens qui unissent les membres de cette famille sont forts et particuliers.     

3. Une série peu passionnante malgré un sujet riche

Le thème de la révolution russe et de la chute de la dynastie Romanov est complexe, riche, vaste. Difficile de le résumer en 6 épisodes sans le simplifier grandement. C'est pourtant l'ambition de cette mini-série. Alors que les événements historiques et l'action sont intenses, je me suis souvent ennuyée en regardant les épisodes. La faute au format docu-série ? Le fil conducteur représenté par le mystère autour d'Anastasia, qui sert de point de départ à la série, était pourtant bien choisi. Mais il n'a pas suffi à me tenir en haleine. Cependant, d'autres personnes ont trouvé la série captivante. Peut-être parce que moi, je n'ai rien appris ? Elle est peut-être plus adaptée aux néophytes.

Voici mes principaux reproches. Bien sûr, tout n'est pas à jeter dans cette série. Elle a le mérite d'exister. Si on connaît mal le sujet, elle peut nous amener à nous y intéresser de plus près et à aller plus loin. Elle comporte de belles images, le faste du Saint-Pétersbourg de l'époque fait rêver, les acteurs ne sont pas mauvais... Si vous aimez les séries historiques, vous pourrez malgré mes griefs y accrocher. Et le fait que cette série fasse tant parler d'elle est plutôt une bonne chose. C'est la preuve que les Romanov, plus de cent ans après leur assassinat, continuent de fasciner. 

Si vous voulez vous faire votre propre opinion, la série Les derniers tsars est disponible ici

Dans ce livre, j'ai tenté de dresser un portrait juste de la famille de Nicolas II, un portrait humain et intimiste. Ce récit permet de suivre les péripéties de la Grande Guerre, puis de la révolution de 1917, avec leurs yeux. Les défauts de ses membres ne sont pas gommés, leurs qualités non plus. C'est une sorte de "biographie" simplifiée et abordable mais rigoureuse sur le plan historique.

Pour en savoir plus sur la famille Romanov et la chute de l'empire russe, cliquez ici. 

 

Crédits photos : Netflix, Wikimedia Commons