Un peu d'Histoire

La dernière guillotine, Louis XVI et Guillotin

Voici une photo de la dernière guillotine, utilisée pour l'ultime fois en 1977. Depuis l'abolition de la peine de mort en 1981, elle est entreposée à la prison de Fresnes.

La guillotine est une machine qui était utilisée pour l’application de la peine de mort par décapitation en France, dans certains cantons de Suisse, en Suède, en Belgique et en Allemagne. Elle vit le jour sous la Révolution.

C'est le docteur Joseph Ignace Guillotin qui la préconisa pour rendre la peine capitale plus humaine...(oui, vous avez bien lu !). Il considérait la méthode moins douloureuse et moins violente que la pendaison ou la décapitation à la hache. En effet, l’agonie des pendus pouvait être longue et les décapitations à la hache ratées. Avec la guillotine, du fait de l’instantanéité de la sentence, la mort était plus décente.

« Le couteau tombe, la tête est tranchée à la vitesse du regard, l’homme n’est plus. À peine sent-il un rapide souffle d’air frais sur la nuque. » C’est ainsi que Guillotin présenta la méthode à l’Assemblée constituante.

Une autre raison invoquée pour la mise en place de la guillotine était la lutte contre les inégalités : en effet, sous l'Ancien Régime, le bourreau avait à sa disposition les procédés les plus variés : la potence, le bûcher, la roue, l'écartèlement. La décapitation était exclusivement réservée aux nobles... Le 10 octobre 1789, Guillotin prit donc la parole pour demander que la loi soit égale pour tous et qu'aux mêmes crimes soit appliquée la même peine.
C'est à Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie, que l'on s'adressa pour la réalisation de la machine.

Le premier projet de guillotine avait une lame horizontale, mais celle-ci n'était pas jugée assez efficace. Ironie de l'Histoire, ce serait Louis XVI en personne qui aurait suggéré l’emploi de la lame oblique, si l’on en croit le bourreau Charles-Henri Sanson... (on connaît sa passion pour la mécanique)

La guillotine fut baptisée initialement "Louisette" ou "Louison". Pendant la Révolution française, elle fut surnommée le grand "Rasoir national", la "cravate à Capet", la "Mirabelle", "l’Abbaye de Monte-à-Regret", le "Vasistas", la "Veuve" et la "raccourcisseuse patriotique". Au XIXe siècle, on la surnommait la "Lucarne" et au XXe siècle le "Massicot" ou la "Bécane" ou encore les "Bois de Justice". Louis-Ferdinand Céline l'appelait "le prix Goncourt des assassins" (on est cynique ou on ne l'est pas).
Son initiateur, le docteur Guillotin, déplorait que la machine porte son nom alors qu'il n'en était pas l'inventeur et n'avait fait que la préconiser. Il n'assista pas à une seule exécution et mourut en 1814.
En Allemagne, Hitler utilisa beaucoup la guillotine. On estime que sous le troisième Reich, 16000 personnes furent guillotinées.

Pour aller plus loin, voici un site consacré à la guillotine, "De l'art de bien couper" :

http://site.voila.fr/guillotine/